24 avril 2023
  • 80 % des entreprises interrogées (dont 92 % de PME) qui tentent de recruter ont rencontré des difficultés, les entreprises des secteurs de l’hôtellerie et de la fabrication restant les plus susceptibles de faire état de difficultés. 
  • Près de six entreprises sur dix (59 %) essaient activement de recruter du personnel. 
  • La BCC appelle le gouvernement à collaborer avec les entreprises pour trouver des solutions, notamment en matière de formation, d’investissement et de réforme urgente de la liste des professions en pénurie (SOL).  

La dernière édition du “Quarterly Recruitment Outlook” (QRO), une enquête menée par les Chambres de commerce britanniques (BCC) auprès de plus de 5 000 entreprises britanniques de tous les secteurs et de toutes les tailles, révèle que les entreprises sont toujours confrontées à des difficultés record pour recruter du personnel.

Les résultats du premier trimestre 2023 montrent que les difficultés de recrutement ont baissé de seulement 2% par rapport au niveau record de 82% au quatrième trimestre 2022.

Les tentatives de recrutement au premier trimestre sont restées pratiquement inchangées par rapport au trimestre précédent, 59% des personnes interrogées cherchant à trouver du personnel (61% au quatrième trimestre 2022). Si des difficultés de recrutement sont observées dans l’ensemble de l’économie, les entreprises des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration et de l’industrie manufacturière sont les plus susceptibles de signaler des difficultés de recrutement (83 % dans chaque secteur). Elles sont suivies de près par le secteur de la construction et de l’ingénierie (81%), puis par les services professionnels et le secteur public, de l’éducation et de la santé (79%). Les points de pression en matière de recrutement varient d’un secteur à l’autre. Dans le secteur de la construction et de l’ingénierie, 71 % des entreprises qui ont eu du mal à recruter ont éprouvé des difficultés à trouver des travailleurs manuels/techniques qualifiés.

En revanche, dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, 64 % des entreprises ont éprouvé des difficultés à trouver des travailleurs semi-qualifiés ou non qualifiés. L’investissement dans la formation reste obstinément faible dans un contexte de pressions croissantes sur les coûts. Un peu plus d’un quart des entreprises (27 %) ont signalé une augmentation de leurs plans d’investissement dans la formation au cours des trois derniers mois (24 % au quatrième trimestre 2022), tandis que 14 % ont fait état d’une baisse. Dans l’ensemble, 67% des entreprises déclarent que les coûts de la main-d’œuvre sont une source de pression inflationniste, un nombre similaire (66%) s’inquiétant des coûts de l’énergie. C’est dans l’industrie manufacturière que les inquiétudes concernant les coûts de la main-d’œuvre sont les plus fortes (76 %), suivie par la construction et l’ingénierie, la logistique et l’hôtellerie (70 % chacune).

Le point de vue des entreprises

“Nous manquons cruellement de travailleurs semi-qualifiés et non qualifiés. Nous pourrions accroître notre activité d’environ 20 % si nous pouvions embaucher, ce qui aurait pour effet d’augmenter les recettes fiscales de l’État. Nous refusons du travail car nous avons du mal à répondre aux exigences actuelles avec le personnel dont nous disposons.” Petite entreprise de services dans le Sussex

“Nous n’avons pas le personnel nécessaire pour aider les jeunes et les apprentis à se former”. Petite compagnie d’assurance dans le Somerset

“La recherche d’une main-d’œuvre adéquate reste le plus grand défi.”  Grand manufacturier d’Irlande du Nord

Jane Gratton, Responsable de la politique du personnel à la BCC, a réagi à ces résultats :

“La pénurie de personnel est un problème majeur et les employeurs ne voient guère de signes d’amélioration. Le nombre élevé d’emplois vacants non pourvus nuit aux entreprises et à l’économie. Les entreprises s’efforcent de remplir leurs carnets de commande et refusent de nouveaux travaux.”

“Si l’investissement dans la formation fait partie de la solution, il est freiné par la pression croissante des coûts globaux et par le manque de temps et de ressources dans les entreprises pour encadrer et soutenir les nouvelles recrues.”

“Il n’y a pas de solution miracle et les employeurs et le gouvernement doivent travailler ensemble pour trouver des solutions. Si les entreprises peuvent faire davantage pour rendre les lieux de travail plus flexibles et les emplois plus faciles d’accès, le gouvernement doit redoubler d’efforts pour encourager et aider les gens à travailler.”

“Le soutien aux parents et aux soignants, aux travailleurs âgés et aux personnes souffrant de problèmes de santé sera crucial. Dans le même temps, lorsqu’il existe des preuves de pénuries de compétences urgentes et critiques qui paralysent les secteurs d’activité, le gouvernement doit adopter une approche raisonnable et pragmatique de l’immigration et veiller à ce que la liste des professions en pénurie reflète la réalité sur le terrain.”

“Le réseau des chambres de commerce est enraciné dans ses communautés, représentant des entreprises de toutes tailles à travers le Royaume-Uni, et ce sont les grandes questions qu’elles nous disent devoir être abordées si nous voulons relancer la croissance de l’économie.”

 

Pour plus d’informations: http://www.britishchambers.org.uk/