Les Chambres de commerce britanniques (BCC) ont légèrement revu à la hausse leurs prévisions de PIB pour 2023, à 0,4 %, mais l’activité économique restera très faible en 2024 et 2025, selon les dernières prévisions économiques trimestrielles de l’organisation.
Perspectives économiques du Royaume-Uni
L’économie britannique reste en bonne voie pour éviter une récession technique, mais la croissance devrait rester si faible qu’il sera difficile de faire la différence. Un taux de croissance de
de 0,4 % est attendu pour l’ensemble de l’année 2023, tombant à 0,3 % en 2024 et ne remontant que légèrement à 0,7 % en 2025.
Une croissance économique constamment faible de cette nature est comparable aux périodes précédentes de chocs économiques et de récessions telles que les crises pétrolières des années 1970 et le krach financier de 2008.
L’inflation de base s’avère rigide. Bien que l’étude de la BCC montre que l’inflation est la principale préoccupation des entreprises britanniques, moins d’entre elles s’attendent désormais à ce que leurs prix augmentent au cours des prochains mois. Les prévisions pour le taux de l’IPC restent donc inchangées à 5,0 % au quatrième trimestre 2023.
Toutefois, l’IPC devrait prendre plus de temps pour revenir à l’objectif de 2 % de la Banque d’Angleterre et ne l’atteindra qu’au dernier trimestre 2025.
Légère révision à la hausse du PIB
Bien que la première estimation de l’ONS concernant la croissance du PIB pour le deuxième trimestre 2023 ait été meilleure que prévu, les prévisions de la BCC tablent sur une stagnation au cours des deux prochains trimestres, ce qui conduirait à une croissance globale de 0,4 % pour l’année. Ce chiffre est conforme aux prévisions de la Banque d’Angleterre.
Toutefois, comme les taux d’intérêt devraient rester élevés plus longtemps, la BCC prévoit une croissance économique de seulement 0,3 % en 2024 et de 0,7 % en 2025.
Cette révision à la baisse pour les deux prochaines années, par rapport aux prévisions précédentes de la BCC pour le deuxième trimestre (0,6 % et 1 % respectivement), reflète l’impact négatif de l’inflation et des taux d’intérêt sur le revenu disponible et les dépenses des ménages et leur effet modérateur sur l’investissement global des entreprises.
Les récentes enquêtes de conjoncture du BCC ont également montré que la confiance des entreprises s’est stabilisée après un début d’année 2023 en fanfare.
Le commerce devrait également continuer à souffrir, les importations et les exportations étant prévues en forte baisse en 2023 (-4,7 % et -4,3 % respectivement) en raison de la faiblesse de la demande mondiale et de l’impact persistant du Brexit. De nouveaux changements réglementaires aux frontières du Royaume-Uni et de l’UE sont également susceptibles de peser sur les flux commerciaux.
Avec un début d’année 2023 plus vigoureux, mais un certain nombre d’indicateurs économiques qui clignotent maintenant au rouge et des perspectives mondiales moroses, la BCC prévoit que l’investissement des entreprises se contractera de 0,1 % en 2024, soit une révision à la baisse de 0,7 point de pourcentage avant de remonter à 1,2 % en 2025.
Les salaires moyens devraient afficher une meilleure performance
Malgré des perspectives économiques moroses, on s’attend maintenant à ce que les salaires moyens augmentent plus fortement au cours des trois prochaines années, avec une croissance de 5,5 % en 2023, de 3,5 % en 2024 et de 2,5 % en 2025, ce qui représente une légère augmentation par rapport à l’année précédente. En 2025, cette croissance est légèrement supérieure aux prévisions d’inflation de fin d’année de l’IPC pour les deux prochaines années.
L’inflation de base restant tenace et les craintes que les salaires ne continuent à exercer une pression à la hausse sur les prix, le taux d’intérêt de la Banque d’Angleterre devrait maintenant culminer à 5,5 % au cours du second semestre 2023. Il diminuera ensuite plus lentement que prévu, de seulement 0,25 point de pourcentage en 2024, pour atteindre 5,25 %, puis 4,5 % en 2025.
Vicky Pryce, membre principal du Conseil consultatif économique de la BCC, a commenté ces prévisions : “Les dernières prévisions de la BCC montrent que l’économie britannique continue de vaciller au bord de la récession. Mais le fait est qu’avec une croissance qui devrait rester si proche de zéro pendant trois ans, on aura l’impression d’être en récession. L’impact que cela aura sur les dépenses de consommation, associé à une mauvaise performance commerciale, ne fera que générer plus d’incertitude pour les entreprises. Les prévisions de la Banque d’Angleterre sont tout aussi sombres, et les entreprises suivront donc de près l’évolution de la situation pour prendre des décisions concernant les taux d’intérêt. Il n’y a actuellement pas grand-chose qui puisse apporter aux entreprises un minimum de réconfort. À l’approche des élections de l’année prochaine, les partis politiques devront expliquer comment ils travailleront avec les entreprises afin de trouver des solutions”.
David Bharier, directeur de recherche à la British Chambers of Commerce, a déclaré : “Nos dernières prévisions reflètent le fait que de nombreuses PME s’efforcent de retrouver la confiance après trois années de chocs économiques. L’inflation prolongée, la pénurie de
de main d’oeuvre qualifiée et les nouvelles barrières commerciales avec l’UE ont alimenté un climat de croissance faible ou inexistante. Une proportion de plus en plus importante de PME s’inquiète également des taux d’intérêt, qui ont considérablement augmenté les coûts d’emprunt dans de nombreux cas. Alors que de nouvelles barrières commerciales se profilent, entraînant une hausse des coûts d’importation, et que le marché du travail reste tendu, il est difficile de voir comment les investissements à grande échelle pourront être débloqués. Le gouvernement doit travailler avec les entreprises pour définir une voie claire pour l’économie afin de promouvoir l’investissement et la croissance.”
Plus d’infos : www.britishchambers.org.uk