Ce rapport a identifié certains travailleurs et secteurs vulnérables et pourtant inéligibles, ainsi que certaines actions qui pourraient améliorer la situation.
Où en sommes-nous ?
Dès le début de la pandémie, le gouvernement britannique a très vite et grandement réagi pour soutenir les entreprises et les travailleurs, permettant à de nombre d’entre eux de se maintenir à flot pendant cette période difficile.
Cependant, environ 3 millions de travailleurs sont passés au travers les mailles du filet, ne pouvant accéder à un soutien financier.
Qui sont ces travailleurs oubliés ?
Depuis mars 2020, plus de 12,2 millions de travailleurs ont bénéficié du régime de congé et d’aide au revenu des travailleurs indépendants (SEISS). Mais certaines faiblesses dans l’aide financière fournie créent un fossé entre eux et contribuent à affaiblir certains secteurs.
Les travailleurs indépendants dont les bénéfices dépassent 50 000 £, les freelances et ceux qui ont des courts CDD ne peuvent pas bénéficier du régime de congés et du SEISS. Cela peut s’expliquer par la peur à la fraude du gouvernement et par la mixité de leurs revenus.
D’autres catégories sont désavantagées. Le système de calcul du SEISS discrimine les femmes nouvellement mères depuis moins de 3 ans. Enfin, les chefs d’entreprise dont les revenus sont perçus sous forme de dividendes plutôt que par le biais du système PAYE ne peuvent pas non plus prétendre à une aide.
Et les secteurs ?
Tous les secteurs d’activité ne sont pas non plus égaux. Les personnes exclues du soutien sont surreprésentées dans les arts et les loisirs, par exemple, dommageables à long terme.
De plus, si les actions du gouvernement et de la British Business Bank ont été appréciées pour certains secteurs comme le commerce de détail, le tourisme et l’hôtellerie, d’autres secteurs touchés (automobile, aérospatiale, aviation, arts, santé, beauté et bien-être) ont été désavantagés en ne recevant aucun soutien ciblé comparable. D’autres secteurs, fortement touchés par la crise, ont été injustement exclus du soutien du gouvernement car ils n’ont pas été légalement contraints de fermer.
Un mauvais ciblage est également à pointer : un fossé s’est creusé entre les grands commerces, capables de s’adapter et financés par le gouvernement, et les petites entreprises, très dépendantes de la présence physique des clients. De plus, certaines sociétés refusent de restituer les fonds non utilisés qu’elles perçoivent comme une opportunité commerciale.
Le manque de soutien adapté, le niveau (souvent faible) de communication avec les entreprises (comme le retard de certaines annonces) et l’incertitude quant à l’avenir ont aggravé la situation.
Et après?
La situation crée des problèmes à long terme touchant à la fois les entreprises et les travailleurs. Le gouvernement a fait preuve d’un niveau de réactivité sans précédent, mais il ne présente pas de solutions à long terme (par exemple, la question des baux commerciaux). La question délicate est de savoir comment et quand supprimer ces mesures sans accroître davantage le chômage – qui sera dans tout les cas un défi – ou la reprise économique. Le manque de préparation et de communication du gouvernement à l’égard des entreprises constitue également un handicap majeur pour leur rebond. Par exemple, l’abandon de la prime de maintien dans l’emploi liée au coronavirus a laissé un trou dans les finances de certaines entreprises.
Pour toutes ces raisons, le comité demande au gouvernement de maintenir ses mesures et surtout de prévoir un plan d’action et de communication adapté et à long terme. La réactivité à court terme n’est plus à prescrire : il faut se concentrer sur l’avenir et la relance.