5 mars 2021

Le chancelier de l’Echiquier, Rishi Sunak, a présenté le 3 mars dernier le budget pour 2021 devant la chambre des communes. Le budget s’articule autour de trois axes principaux : le soutien à l’économie, les finances publiques et la relance par l’investissement.

Rishi Sunak a déclaré : «Ce budget est à la hauteur des circonstances avec un plan en trois parties pour protéger les emplois et les moyens de subsistance des britanniques. Tout d’abord, nous continuerons à faire tout ce qui est nécessaire pour soutenir les entreprises et les salariés pendant cette crise. Ensuite, lorsque nous serons sur la voie de la reprise, nous devrons commencer à rétablir les finances publiques. Enfin, nous entamons dans ce budget la construction de notre économie de demain. »

La réponse économique à la crise
L’Office for Budget Responsibility (OBR) prévoit une croissance de 4% en 2021 et de 7,3% en 2022 après -9,9% en 2020. L’économie britannique devrait retrouver son niveau d’avant crise à la mi-2022 soit six mois plus tôt que prévu précédemment. Le taux de chômage devrait atteindre en moyenne 5,6% cette année après 4,5% en 2020 et l’OBR prévoit un pic inférieur de un point à la prévision précédente. L’OBR reconnait toutefois que les incertitudes restent élevées quant à l’évolution de la pandémie et de l’économie.
Dans ce contexte, le budget dégage des crédits supplémentaires de 65 milliards de livres pour soutenir les entreprises et les salariés, portant le montant total de la réponse à la crise à 407 milliards de livres.

Voici les principales mesures :
• Extension jusqu’à fin septembre du dispositif de chômage partiel (« Coronavirus Job Retention Scheme »), en place depuis mars 2020, et qui devait expirer en avril. Ce dispositif finance 80% des salaires à hauteur de 2500 livres (2890 euros) pour les employés forcés de ne pas travailler en raison des mesures sanitaires. Le gouvernement réduira sa prise en charge à 70% à partir de juillet et 60% en août et septembre. Les dispositions pour les salariés restent inchangées alors que les entreprises seront appelées à contribuer.

• Le soutien aux travailleurs indépendants (« Self-Employment Income Support Scheme ») est prolongé jusqu’à septembre et les paiements seront effectués en deux fois avec l’application d’un critère de chiffre d’affaires lors du dernier paiement.

• Prorogation du taux réduit de TVA de 5% dans les secteurs de la restauration et du tourisme jusqu’à fin septembre. La TVA passera alors à 12,5% pendant six mois avant de retrouver le taux normal en avril 2022.

• Une enveloppe supplémentaire de 1,65 milliard de livres pour soutenir la campagne de vaccination et financer les nouvelles technologies au service des futurs programmes de vaccination.

• Création d’une aide de 3000 livres pour les entreprises prenant un apprenti entre avril et septembre dans le cadre d’une enveloppe supplémentaire de 126 millions de livres visant l’embauche de 40000 apprentis.

• Hausse du salaire minimum à 8,91 livres de l’heure en avril et maintien de la hausse du crédit universel pendant six mois.

• En ce qui concerne l’immobilier : création d’une garantie sur les crédits immobiliers pour inciter les banques à prêter aux ménages ayant un faible apport personnel et prolongation de la suspension de la taxe sur les achats immobiliers jusqu’à fin juin.

• Une enveloppe de 700 millions de livres pour soutenir les arts, la culture et le sport.

• Poursuite du gel des taxes sur les carburants.

Les finances publiques
L’OBR prévoit un déficit (au sens de Maastricht) de 10,6% du PIB en 2021 après 17,1% en 2020. La dette publique devrait atteindre 107,4% du PIB. Le chancelier a insisté sur la nécessité de rétablir les finances publiques le moment venu et de donner la visibilité nécessaire aux entreprises et aux ménages. Les mesures annoncées visent à générer des recettes fiscales supplémentaires tout en maintenant un système fiscal compétitif au niveau international.

Ainsi le budget propose une hausse du taux d’impôt sur les sociétés de 19% à 25% en avril 2023, celui-ci restant en deçà des taux des principaux pays comparables. Le taux d’impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant moins de 50000 livres de bénéfices restera inchangé à 19%. Un mécanisme de lissage fera en sorte que seules les entreprises générant des bénéfices supérieurs à 250000 livres seront taxées au taux de 25%.

La relance par l’investissement
• Création de huit ports francs en Angleterre avec des règles différentes pour rendre l’activité plus facile et moins coûteuse. Les entreprises qui y feront des affaires profiteront de réductions fiscales et de procédures douanières simplifiées.

• Le budget coïncide avec la publication de la nouvelle stratégie de croissance (« Build Back Better ») expliquant comment les infrastructures, la formation et l’innovation entraineront l’économie.

• Le gouvernement soutiendra 130000 PME dans le cadre du « Help to Grow Scheme », notamment en leur donnant les outils numériques et de gestion leur permettant d’innover, de croitre et de soutenir la reprise.

• Une nouvelle déduction fiscale sur une durée de deux ans permettra aux entreprises investissant dans de nouveaux équipements de réduire leur impôt de 25 pence pour chaque livre investie. Celles-ci seront en mesure de réduire leur bénéfice imposable d’un montant correspondant à 130% de leur investissement.

• Création d’une banque pour financer les infrastructures (« UK Infrastructure Bank ») afin de stimuler l’investissement, accélérer la transition vers le Net Zéro et soutenir la croissance dans les territoires. La banque pourra déployer 12 milliards de livres en fonds propres et prêts et émettre des garanties à concurrence de 10 milliards. Elle sera opérationnelle dans sa configuration provisoire dès le printemps 2021.

• Emission d’au moins 15 milliards d’obligations vertes pour soutenir la transition écologique et création d’une obligation verte souveraine destinée aux épargnants (« Sovereign Green Savings Bond »), une première mondiale.

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